Kilian Cerceau et Baptiste Camenen sont qualifiés pour les épreuves nationales des olympiades des métiers. Ils nous exposent leurs parcours. Ils expliquent comment ils en sont arrivés là, et en quoi consiste ces olympiades des métiers.
Pour commencer, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Kilian : Je m’appelle Kilian CERCEAU, j’ai 20 ans. J’ai dans un premier temps réalisé une quatrième dans un collège général mais cela ne me plaisait pas du tout. Je me suis donc orienté vers une troisième « orientation » à la MFU (Maison Familiale Urbaine) de Saint-Grégoire afin de voir différents métiers. Par la suite, je me suis dirigé vers un Bac Pro aménagement-paysager à la MFU de Saint Grégoire. On faisait quinze jours à l’école et quinze jours en stage. Et cela m’a plu, c’est ce qui m’a rapidement passionné.
Baptiste : Je suis Baptiste CAMENEN, j’ai 19 ans. J’ai commencé à la MFU, à Saint-Grégoire. Pourquoi j’ai choisi cette formation ? J’ai toujours été dehors, au contact de la nature, donc ça me paraissait évident. Puis mon beau-frère était déjà dans le milieu agricole, et il m’a donné envie d’y aller. Je me suis aussi tourné vers les MFR parce que je n’aimais rester enfermé et assis toute une journée. Ce n’était pas ce que je voulais. Et le côté alternance m’a rapidement attiré. C’était exactement ce que je cherchais, j’ai donc commencé dès la seconde.
Pourquoi avoir choisi la construction paysagère comme secteur d’activité ?
Kilian : A la base je voulais faire conducteur d’engins de chantier. Mais cela n’était pas définitif. Voilà que j’ai découvert le secteur du paysagisme et cela m’a bien plu, notamment parce qu’on peut toucher à tout ! C’est cet aspect du métier qui est très intéressant.
Baptiste : J’ai beaucoup apprécié le fait de pouvoir travailler dehors, mais aussi tout ce qui est construction a été un facteur important pour m’orienter dans ce domaine. On touche vraiment à tout, et c’est ce que je trouve intéressant. On peut faire de la plomberie, de la menuiserie, … c’est vraiment très large. Les végétaux et les plantes m’ont toujours attiré, c’est donc devenu une évidence d’aller vers ce domaine.
Pouvez-vous nous expliquer comment vous en êtes arrivés à ces Olympiades ?
Kilian : Un prof cherchait un binôme susceptible de s’inscrire aux présélections. Avec Baptiste, on s’est dit pourquoi pas, on va tenter notre chance ! Nous sommes allés aux présélections, et là on a fini 4e . Les troisièmes des présélections ne pouvant pas aller aux régionales, nous avons été repêchés. En février 2020, nous voilà donc aux régionales et maintenant on se prépare en attendant les nationales.
Baptiste : Comme le dit Kilian, notre formateur a proposé à l’ensemble du groupe de participer à ces olympiades. Avec Kilian, nous nous sommes tout de suite portés volontaire !
Est-ce que vous pouvez expliquer brièvement en quoi consiste les olympiades des métiers ?
Baptiste : C’est une compétition ! Les régionales se déroulaient sur 2 jours et demi. On avait un plan et un planning à respecter., avec un nombre de taches défini à effectuer sur le temps imparti. Si on en fait plus, c’est bénéfique, mais si on en fait moins on perd des points. En général ça passe largement dans le planning, mais il faut faire attention car ça se joue au millimètre. En ce qui concerne les questions que l’on nous pose, elles portent principalement sur notre production : « Pourquoi utiliser cela ? », « Quelle plante se retrouve présente au sein de la production ? ». Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. A partir du moment où l’on justifie notre travail, la réponse est bonne. Les juges évaluent la logique.
Kilian : Plus en détails, le jour de la compétition, on a un plan, et on doit réaliser sur 4m² un aménagement dans un temps imparti. En général cela se déroule sur une journée. A la fin du temps, des juges viennent voir, analysent et questionnent notre rendu. Et aux régionales, la compétition se déroule cette fois sur deux jours et demi, mais la surface de 4m² reste la même. En revanche là, ils ne nous posent pas de questions puisqu’aux internationales on n’aura pas les mêmes plans ni les mêmes plantes. Donc les régionales sont une forme d’entrainement pour les internationales. Sinon, c’est toujours le même principe. On reçoit le plan de ce qu’on devra réaliser une semaine avant en général. Puis après, on regarde l’organisation, la gestion du chantier, la sécurité avec le port des EPI etc. Tout cela sera uniquement observé par les juges.
D’un point de vue plus personnel, qu’est-ce que cette compétition vous a apporté ?
Kilian : Cela m’a permis de prendre confiance en moi. Mais c’est le travail d’équipe qui ressort encore plus. Car on doit forcément bien s’entendre avec son binôme sinon ça ne le fait pas. De plus, notre lieu de formation, la MFU, ne nous a pas poussés, mais était derrière nous. Avec Baptiste on voulait tenter pour voir comment ça se passait.
Baptiste : Je dirai de la confiance, et c’est une expérience enrichissante et intéressante. Le travail d’équipe est aussi très important ! Il faut être complémentaire avec son binôme. On travaillait déjà un petit peu ensemble quand il y avait des TP à dans notre formation, on a donc continué de travailler ensemble. On s’est toujours bien entendu et chacun connait l’autre. C’est-à-dire qu’on connait les points faibles de l’autre et ses points forts en plus des nôtres.
Est-ce que vous ambitionnez de représenter la France à l’international ?
Baptiste : Je ne sais pas. On verra bien. On veut aller le plus loin possible, mais quand on voit déjà le travail qu’il faut pour les nationales … pour aller aux internationales il nous faudrait vivre que pour ça !
Kilian : C’est sûr, on aimerait bien aller aux internationales ! Ça nous motive mais on fait ça pour nous avant tout.
Comment organisez-vous vos entraînements ?
Kilian : Avec Baptiste on a terminé l’école, donc maintenant nous sommes ouvriers paysagistes. Et on peut seulement se voir le week-end. Ce n’est pas facile car on doit trouver des horaires et qu’à côté de ça on fait de grosses journées.
Baptiste : Déjà, on a la chance de pouvoir s’entrainer toute la semaine. Comparé à d’autres binômes qui sont à l’école ou qui ne peuvent pas s’entrainer, on a de la chance de faire ça toute la semaine. Mais en dehors, on essaie de se voir et de réaliser des petites productions pour s’entrainer à deux.
Avez-vous une idée du programme du projet dans les prochaines semaines, les prochains mois ?
Kilian : Pour le moment, c’est entrainement à fond. Car on a entendu dire qu’entre les finales régionales et nationales il y a un gap. On y va sans se prendre la tête, mais il y a aussi une envie de performer et de rendre la meilleure production possible.
Baptiste : On attend de faire l’épreuve nationale qui est repoussée depuis un an en raison du Covid. Pour le moment c’est programmé en octobre. Mais on se doute déjà que la qualité de travail sera beaucoup plus exigeante qu’aux régionales. Du millimètre, on va passer au demi-millimètre. C’est vraiment de la haute précision et les juges pourront aller chercher la petite bête.
Désormais, le grand jour approche pour ces deux compétiteurs passionnés. Bien que leur parcours soit déjà remarquable et delà de leurs espérances, une grande détermination habite ce binôme prêt depuis plus d’un an pour la nationale. Bon courage à eux pour cette étape !