Jérémy Cantin, mécanicien entrepreneur engagé

Des apprentissages, une passion, des opportunités, un engagement et de l’ambition. Voici quelques mots-clés retraçant le parcours de Jérémy Cantin. Ce mécanicien entrepreneur de Vendée nous avait fait le plaisir de partager son expérience lors d’une interview. Quelques années plus tard, Jérémy est plus que jamais investi dans son… ses entreprises !

Son projet sur la mobilité concrétisé

Désormais, aux côtés de son activité de garage auto traditionnel aux Brouzils, Jérémy Cantin s’est lancé dans la création de E-NEO, une entreprise spécialisée dans la conception de véhicules électriques. « Au départ, je transformais des véhicules de collection en électrique mais rapidement cela n’a plus été possible en raison de limitations mises par la FFVE (Fédération Française des Véhicules d’Epoque) » précise le jeune patron. Aujourd’hui, E-NEO a pour ambition de faire rouler des camions à l’hydrogène, dès 2022. « Il n’y que très peu de véhicules qui roulent aujourd’hui avec cette technologie, mais nous sommes prêts, il reste à franchir le cap de l’homologation » se félicite Jérémy.

« une opportunité, un coup de pouce d’une banque, et savoir s’entourer des bons collaborateurs »

Quand il revient sur les origines de la reprise de sa première entreprise, Jérémy Cantin note qu’inconsciemment « le fait d’être entouré d’entrepreneurs dans la famille » a certainement dû jouer dans son projet. Aujourd’hui, le jeune entrepreneur bénéficie de soutiens politiques qui lui permettent d’envisager l’avenir sous les meilleurs auspices dans un secteur en plein essor : « c’est un bon alignement de planètes » conclut-il avec le sourire.

En 2020, Jérémy Cantin nous dévoilait tout le chemin parcouru pour devenir une référence en restauration de voitures anciennes.
Redécouvrez son témoignage :

Comment est née votre passion pour la mécanique ?

Ado, je bricolais les mobylettes, plus tard c’était les moteurs de bateaux chez mon père, ostréiculteur. J’étais tellement attiré par la mécanique que j’ai intégré une classe préparatoire à l’apprentissage. J’ai poursuivi ma scolarité jusqu’au bac pro, et aussitôt après, j’ai décroché un CDI chez mon ancien maître de stage.

Vous avez maintenant votre propre garage. Pouvez-nous nous dire comment vous vous êtes lancé dans cette aventure ?

J’ai profité ensuite d’un départ en retraite pour reprendre un garage en Vendée, aux Brouzils. Il a fallu convaincre le banquier qu’à 23 ans on peut devenir patron d’une petite entreprise. Mes anciens formateurs de la MFR m’ont accompagné, ils m’ont beaucoup aidé en analysant les bilans, l’activité… Tous les feux étaient au vert. Au début nous étions deux, aujourd’hui nous sommes dix.

Pourquoi avez-vous choisi de vous spécialiser dans la réparation de véhicules anciens ?

J’ai toujours été passionné par les voitures anciennes, en particulier la Coccinelle et les Américaines. Je suis propriétaire d’une Coccinelle cabriolet et je m’en sers tous les jours pour me rendre à mon travail. Elle a attiré l’oeil des propriétaires de Cox, et petit à petit, avec le bouche-à-oreille, le garage s’est spécialisé dans la réparation et la restauration de véhicules anciens. Ça représente aujourd’hui 50 % de notre activité.

Vous questionnez la mobilité au travers votre vision du métier… Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?

En 2015, l’affaire du « dieselgate » de Volkswagen éclate. Une prise de conscience. Je réfléchis alors avec mes collaborateurs à une alternative et décide de transformer ma Coccinelle de 1971 en véhicule électrique. Convertir les moteurs thermiques en mode électrique est peut-être le début d’une nouvelle ère. Pour l’instant la loi française n’autorise pas la conversion de véhicules déjà existants. Nous interpellons les politiques pour qu’ils fassent bouger cette loi. Je suis aussi vice-président de la Fédération Nationale de l’Artisanat Automobile (FNAA), où nous avons le projet de créer une section dédiée à la reconversion du moteur thermique à l’électrique. C’est aussi une manière d’accélérer la transition écologique. Aujourd’hui, je ne suis plus seulement mécanicien, je me définis aussi comme un artisan de la mobilité.

Pourquoi misez-vous aujourd’hui sur les jeunes pour vous accompagner dans la vie de votre entreprise ?

Je suis moi-même maître d’apprentissage depuis 13 ans. Je reçois chaque année un apprenti de la MFR de Mouilleron-Saint-Germain, et j’en ai embauché trois.

« C’est important de donner leur chance aux autres. »

Quel conseil aimeriez-vous leur donner, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui nous lisent aujourd’hui ?

Avant tout, soyez passionné, motivé et curieux. Il est important d’être
en permanence à la pointe des nouvelles technologies mais exprimer sa créativité est aussi essentiel, il faut savoir oser. Et pour découvrir le métier, rien de tel que l’apprentissage…

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Christophe
Responsable communication de l’Union Nationale des MFR, Christophe a d’abord été moniteur au sein de plusieurs Maisons. De cette époque, il garde l’envie de se dépasser, de progresser et d’avancer pour offrir aux jeunes un avenir radieux.

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