La MFR de Rumengol (Finistère) a organisé une journée de sensibilisation Handisport avec des temps d’information, d’échanges, et de pratiques sportives.
Une brève histoire du projet
La journée handisport qui s’est déroulée le 12 janvier 2021 s’inscrit dans une action globale menée par la MFR de Rumengol pour assurer l’inclusion dans le respect de la singularité de chacun. C’est dans cet esprit qu’un formateur d’EPS et la responsable de la classe de seconde BAC Pro TCV (technicien conseil vente) ont proposé le projet d’une journée Handisport, avec des temps d’échanges et des ateliers pratiques. Le projet s’est réalisé en lien avec l’association Handisport Cornouailles Quimper.
Une mise en situation de handicap
L’évènement a débuté par une séquence d’information pour comprendre le handicap et la différence entre le handisport (pour les personnes ayant un handicap physique) et le sport adapté (pour les personnes souffrant de troubles psychique ou cognitifs).
Ensuite, Florence Le Déon, licenciée à Quimper en volley assis et basket fauteuil est intervenue dans la classe pour présenter son parcours. La matinée s’est terminée par une mise en situation de handicap ou chaque élève a pu découvrir à tour de rôle trois sports : le para badminton, le Handibasket, et le parcours moteur en situation de cécité.
L’après-midi a démarré avec une exposition de photos des jeunes à mobilité réduite pratiquant des sports. Les jeunes ont rempli une grille de lecture de l’exposition leur permettant de faire un bilan écrit et oral de l’expérience. La directrice de la MFR a souhaité mener un échange avec la classe de terminale Bac Pro TCV, puis un débat avec la classe de BTSa Technico-Commercial sur le thème : est-ce que c’est juste qu’un jeune en situation de handicap bénéficie de plus de temps pour faire les contrôles ou examens ?
Trois questions à Joanna Bryant, directrice de la MFR de Rumengol
« L’école inclusive au sein de la MFR est un sujet de discussion et de préoccupation permanent »
Joanna Bryant, directrice de la MFR de Rumengol
Quelle était l’ambition de la MFR en organisant cette journée handisport ?
À mon arrivée en 2018 dans la MFR de Rumengol, j’ai souhaité mettre en place la démarche de l’école inclusive. C’est inscrit dans le projet d’association depuis 2019-2023. Il y a désormais un référent handicap au sein de l’équipe éducative, et le conseil d’administration. Nous travaillons sur la compréhension de ce qu’est l’inclusion.
Trop souvent, quand on parle de situation de handicap, nous pensons à une personne en fauteuil roulant, ça peut aussi être une personne atteinte d’une grave allergie alimentaire, ou qui est dyspraxique, dyslexique ou malentendante. Ainsi, nous adaptons les formations selon les besoins. Cette journée Handisport était particulièrement importante pour cette classe de seconde qui se prépare aux métiers de la vente. Il est essentiel que de futurs vendeurs soient sensibilisés aux besoins des personnes en situation de handicap.
Comment les jeunes ont vécu cette journée handisport ?
Dans cette classe de seconde, 25% des élèves sont confrontés à des troubles d’apprentissage ou à un handicap physique. Pour ces jeunes, ça leur a donné de la confiance pour parler de leur défis. Par exemple, un jeune dyslexique m’a dit qu’il se sentait moins isolé. Le handicap n’est plus tabou.
Cette journée a permis de mettre les choses dans la lumière, et d’expliquer qu’il n’y pas aucune honte ou crainte à avoir. Depuis, les élèves se respectent et s’écoutent, il y a une belle fraternité qui s’est créée, les petites moqueries ici où là n’existent plus.
Quel bilan faites-vous de cette journée Handisport pour la MFR de Rumengol ?
Cette journée s’est révélée positive à plusieurs titres. Elle a permis à la fois de sensibiliser trois classes d’apprenants, les secondes, la classe de terminale et les BTSa. Surtout, elle a été portée par tous les membres de l’équipe éducative à leur initiative. C’est une grande satisfaction. Les habitudes, les regards, les comportements évoluent ; l’école inclusive est un sujet de discussion et de préoccupation permanent au sein de la MFR. À chaque rentrée, nous faisons un point sur la situation de chaque jeune.
Cette année, la MFR accueille un jeune atteint du trouble du spectre de l’autisme, ça n’engendre aucune appréhension. Au contraire, toute l’équipe se mobilise pour dire « comment fait-on pour l’accueillir au mieux ? Qu’allons nous faire pour nous adapter ? ». Au sein de la MFR, l’ensemble des salariés a adopté l’inclusion scolaire. Et désormais, une journée handisport sera programmée chaque année.
Ils se sont investis dans le projet !
Témoignage croisé avec Chloé et Kilian
« Cette journée nous a apporté une autre vision, une ouverture d’esprit plus grande. »
Chloé et Kilian
« Cette journée nous a permis de mieux comprendre comme les personnes en situation de handicap vivent au quotidien. On s’est mis à leur place en en jouant au Handibasket, au ou para badminton. Ce n’est pas facile, il faut de la force dans les bras et être très concentré pour se déplacer et dribler. Cela nous a apporté une autre vision, une ouverture d’esprit plus grande. L’ambiance de classe a changé positivement. Quand nous avons joué au basket, il y avait un esprit d’équipe, on se concertait pour élaborer une stratégie. Nous étions soudés. Nous avons aussi été impressionnés par le courage qu’ont ces personnes au quotidien, car le regard des gens est parfois dur, il faut un moral d’acier pour ne être touché. »
