Pour se sentir bien avec autres il faut d’abord se sentir bien avec soi-même. Ce sujet, peu abordé auprès des jeunes, fût l’objet d’une action de la MFR de Vignieu-Morestel. Pour ses élèves de seconde Bac Pro services aux personnes et aux territoires (SAPAT), toute une série d’action et d’intervention pour prendre soin de soi, des autres et de son environnement a été mise en place.
Du développement personnel à la solidarité
Pour pouvoir aider et accompagner au mieux les autres, il faut d’abord s’aider soi-même. C’est en partant de ce principe que les formateurs de la filière BAC pro SAPA ont souhaité mettre sur pied tout un projet structuré en trois parties : à la fois des activités pour favoriser l’estime de soi et la confiance en soi, mais aussi l’empathie, la prise de recul et le non jugement, et enfin un travail autour de l’éco responsabilité et la consommation autrement. Au fil de l’année, des intervenants extérieurs ont été sollicités pour animer des ateliers. Par exemple, une technicienne d’intervention sociale et familiale (TISF) a agi sur l’estime de soi, l’empathie et le non jugement. Un atelier danse- thérapie a permis un travail du corps pour accéder à plus de bien-être. La coiffeuse à Veyrins-Thuellin a expliqué aux élèves l’importance d’une tenue vestimentaire, d’une coiffure et d’un maquillage adaptés en milieu professionnel. Pour découvrir et mieux comprendre les publics pour lesquels les élèves en SAPAT seront amenés à travailler, des rencontres et des ateliers ont eu lieu avec un EHPAD et l’association ISA qui vient en aide aux personnes adultes en situation de handicap. Un éducateur spécialisé a crée groupe d’analyse pour revenir sur des expériences de stages qui se sont révélées difficiles… Comme la MFR de Vignieu-Morestel détient le label « éco-responsable », ce projet comprend aussi des actions en faveur du développement durable. Les élèves de 2nd SAPAT ont réalisé des crèmes pour le soin des mains, un baume à lèvres ainsi que des tawashis (éponge fabriquée avec des tissus de récupération). Ils ont également nettoyé les alentours de la MFR avec plus de 160 kg de déchets ramassés et ont engagé un challenge avec les 13 MFR de l’Isère pour battre ce record !
Un projet riche sur le long terme
« Les élèves les plus timides ont gagné en confiance et sont plus acteurs de leur formation »
Julie Muller & Géraldine Sorgues, formatrices en sciences médico sociales à la MFR de Vignieu-Morestel
Quel est le point de départ de ce projet « Prendre soin de soi et des autres » ?
Nous avons pu observer que l’adolescence est une période où l’estime de soi est fragile et l’arrivée au lycée peut encore l’ébranler. Cela se manifeste souvent au moment des premiers examens et peut avoir un impact sur l’ambiance du groupe. Aussi, nous avons souhaité apporter aux élèves la possibilité de mieux faire face aux situations stressantes, d’acquérir une meilleure confiance en soi et de mieux communiquer entre eux ainsi qu’avec les usagers qu’ils accompagnent. Dans le cadre de leur formation BAC PRO
Services aux personnes et aux territoires, en apprenant à gérer leurs émotions, leur stress et leur communication les élèves seront plus à même de prendre soin des autres.
Comment les jeunes ont-ils vécu ce projet ?
Les retours des jeunes ont été très positifs. Ils ont apprécié la variété des interventions.
Ce sont des moments privilégiés dont ils ont pu bénéficier avec nous les formateurs ou avec des intervenants extérieurs. Des moments pour eux, pour se connaître soi-même, écouter ses ressenti et les comprendre, pour partager ensemble, se préoccuper de l’autre et pour relâcher la pression. Nous pouvons constater que l’année suivante un groupe sur les deux a particulièrement tiré profit de ce projet en étant plus soudé et bienveillant les uns avec les autres. Ils nous ont même conseillé de reconduire le projet pour les classes de l’année prochaine.
Qu’a t-elle apportée cette aventure à l’équipe pédagogique de la MFR ?
Les moments passés avec les jeunes dans ce cadre-là nous permettent de les aborder d’une nouvelle manière. Un lien nouveau de confiance s’est créé entre nous. Ce projet nous a permis de privilégier la communication et l’écoute au sein des classes et avec l’équipe pédagogique. Nous gagnons en attention, en moment de partage, en cohésion durant le reste de la formation. Les relations sont plus apaisées et donc l’ambiance meilleure. Les élèves les plus timides ont gagné en confiance et sont plus acteurs de leur formation : par exemple, en fin d’année les élèves ont pris l’initiative de contacter une association qui propose des séjours aux personnes en situation de handicap, pour l’inviter à nous présenter son projet et peut-être en créer un avec eux.
Qu’en pensent-les jeunes ?
« Personnellement, j’ai adoré chaque intervention. Elles étaient toutes plus enrichissantes les unes que les autres. J’en ai profité du mieux que je pouvais et j’en ai tiré le plus de savoirs et de connaissances possibles. J’ai vraiment apprécié les interactions que nous avons pu avoir avec les animateurs des ateliers ou encore les actions que nous avons pu effectuer comme la récolte des déchets où nous nous sommes amusés à chercher le moindre petit déchet sur le trottoir ou enfui sous terre. Je pense que j’ai un peu changé ma façon de voir les choses. Maintenant j’arrive mieux à me mettre à la place de quelqu’un pour savoir ce qu’il ne faut pas dire ou faire. Ce qui fait que j’ai également changé mon comportement vis-à-vis de ces personnes par exemple en les aidant quand elles le demandent. »
Interview de Baptiste BOSSY, 1ère Bac Pro SAPAT
[…] Source : MTV MFR […]