Il y a deux ans, nous avions eu la chance de recueillir le témoignage de Frédéric, meilleur ouvrier de France en 2011 en Arts des Jardins Paysagers. Toujours féru de nouvelles aventures, Frédéric s’est lancé dans un nouveau défi cette année.
Frédéric, sur quoi travaillez-vous depuis le début du printemps ?
Je travaille actuellement pour deux restaurants gastronomiques étoilés. Je conçois, pour chacun, un jardin de plantes aromatiques pour les chefs. Je trouve cette relation jardin et cuisine très intéressante et très enrichissante. Cela me permet de proposer aux chefs des plantes rares ou moins connues. Ils me demandent des végétaux aux arômes et senteurs uniques… Que j’ai parfois un peu de mal à trouver chez mes pépiniéristes spécialistes en plantes aromatiques.
En 2019, Frédéric nous révélait les origines de sa passion et témoignait du bonheur d’être reconnu par ses pairs. Voici un petit extrait de son témoignage.
Frédéric, d’où vous vient cet amour pour les jardins et les espaces verts ?
Ma maman cultivait les plantes aromatiques (basilic, oseille, menthe), je l’aidais dans la taille et la récolte. À 9-10 ans, je commençais à faire des semis, des hybridations…
Comme je m’ennuyais à l’école, j’ai choisi d’intégrer un CAP Jardins et espaces verts à Carpentras, dans un lycée professionnel. Ma mère m’a encouragé à suivre cette voie, moins difficile, selon elle, que son activité.
Ensuite, j’ai découvert la MFR Le Grand Mas à Uzès… J’y ai vécu deux années extraordinaires. C’était plus qu’une classe, c’était une grande famille. Les formateurs étaient impliqués : je garde en tête l’étude du soir… Ils nous aidaient à réviser nos cours et cela permettait une meilleure assimilation grâce à des échanges constructifs. J’ai pu voir la différence quand j’ai passé mon BTA en Protection des cultures dans un lycée agricole, c’était plus scolaire, en rien comparable.
Vous êtes devenu meilleur ouvrier de France en 2011, ça fait quel effet ?
Après un parcours riche en enseignements et en expériences dans différentes entreprises de ma région (maçonnerie, ferronnerie, arrosage…), j’ai créé mon entreprise en 2008. Auparavant, dès 2001, j’ai eu envie de tenter le concours « Un des Meilleurs Ouvriers de France » en Art des jardins paysagers. Je me suis présenté trois fois. J’ai accédé à la finale en 2002 et en 2006, et en 2011 j’ai remporté la médaille d’or du concours. Je suis très fier et heureux d’avoir accédé à ce titre de reconnaissance de mes pairs. Pour l’épreuve, je devais créer un jardin de 200 m2. Je l’ai fait à la MFR d’Uzès. Cela a représenté 900 heures de travail sur 9 mois.
Qu’est-ce qui vous a décidé à faire évoluer votre entreprise ?
Ma renommée et mon expérience m’ont décidé, fin 2018, à faire évoluer mon entreprise en me spécialisant dans les études de jardins, les activités de consultant et la formation de jardiniers à l’étranger.
Pourquoi avez-vous décidé d’écrire un ouvrage ?
J’ai écrit un ouvrage, “Créer son jardin”, sorti en juin 2018 aux éditions Eyrolles pour faire savoir aux jeunes générations qu’avec de la détermination et de la ténacité, on peut accéder à ce que l’on désire par-dessus tout.
« Je suis devenu Meilleur Ouvrier de France à force de persévérance : il a fallu que je me forge un moral d’acier, que j’approfondisse mes connaissances, que j’apprenne à dessiner et que je me remette au sport pour me maintenir en forme physique ! »